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Être étudiant entrepreneur

Daryl Assouan

L’entrepreneuriat. Une volonté de plus en plus répandue chez les jeunes, chez les étudiants. Mais pourquoi vouloir lancer sa propre activité ? Pourquoi si tôt ? Pourquoi prendre le risque de se lancer dans un projet si coûteux à la fois financièrement et temporellement parlant ?

Nous avons interviewé Daryl Assouan, vice-président d’IAE Bordeaux Consulting, étudiant entrepreneur suivant la formation du Master EMP (Entrepreneuriat et Management de Projets) à l’IAE Bordeaux.

Tout d’abord, pourrais-tu présenter ton cursus ?

« Actuellement, je suis en Master Entrepreneuriat et Management de Projets à l’IAE de Bordeaux et Vice-Président de la Junior Entreprise de Bordeaux. Je suis également étudiant-entrepreneur.

Bien avant, j’ai obtenu un Baccalauréat Scientifique option informatique et sciences du numérique, puis une licence d’économie gestion en stratégie d’entreprise à l’Université de Bordeaux. »

Quelle est ta perception de l’entreprenariat ?

« Selon moi, l’entrepreneuriat consiste à faire naître une idée, concevoir un projet pour par la suite le concrétiser en actions.

L’entrepreneuriat est un champ vaste et nouveau où je pense qu’il est difficile de trouver un consensus. Mais selon moi, on peut entreprendre au-delà même de la notion d’entreprise. Je veux dire par là qu’il y a différents types de personnes qui entreprennent, des projets sociaux aux projets environnementaux par exemple, et qu’il n’existe pas forcément qu’une seule finalité à l’entrepreneuriat (la finalité de profit étant la plus répandue).

L’entrepreneur c’est donc quelqu’un qui mène à terme des projets lucratifs ou non.

Pour finir, je vois beaucoup d’entrepreneurs rechercher l’indépendance, mais c’est une utopie car on reste toujours dépendant de nos fournisseurs, de nos clients, de nos associés etc.

Pour moi l’entrepreneuriat c’est le fait d’être financièrement et organisationnellement responsable.

Ce n’est pas se libérer d’un poids, mais de devenir un contre-poids assez gros face aux problèmes à travers ses softskills et hardskills. »

Quelles sont tes activités entrepreneuriales ?

« J’ai eu l’idée de deux projets. Le premier est la création d’une application, un réseau social qui utilise la réalité augmentée. Le nom est VIEWSAGE, une application qui permet de créer des contacts entre des personnes qui fréquentent un même endroit, et qui ont les mêmes intérêts.

J’ai cherché un caractère spécifique qui lierait davantage réseaux sociaux et réalité. La solution étant de mettre en place une nouvelle forme d’échange : la communication géolocalisée par le biais de la réalité augmentée.

Quant au second, je me suis lancé dans le marketing digital en auto-entrepreneur à travers notamment les vidéos que je réalise et le e-commerce. J’ai tourné des vidéos sur divers sujets, notamment concernant ma boutique d’e-commerce dans laquelle je vendais des accessoires et des vêtements. Concernant la production, je sous-traitais la partie de flockage et de réalisation à des entreprises, et tout ce qui concernait le design du logo ou différents graphismes, je les réalisais moi-même. »

As-tu été accompagné dans tes projets ?

« Concernant le financement de mon application mobile, comme j’ai été lauréat du concours « HackeTaFac » et « Elevons nos idées haut », j’ai gagné en 2017 10 000 euros de la part de l’université de Bordeaux. Cela m’a permis d’obtenir le statut d’étudiant entrepreneur et d’entrer à Ubee Lab pendant 2 ans. Grâce à cet incubateur j’ai beaucoup appris, notamment sur la création de business model. Et même par la suite ça a contribué à appuyer ma candidature pour intégrer le Master 1 Entrepreneuriat de l’IAE Bordeaux. 

Pour le marketing digital, je n’ai pas été accompagné même si je pense que l’accompagnement est un plus. Aujourd’hui, grâce à YouTube, il y a des formations de qualité gratuitement donc je pense que la motivation et la volonté font la différence pour ceux qui ne bénéficient pas d’accompagnement. »

Pour lancer son activité, faut-il acquérir au préalable des compétences particulières ? Est-ce la raison pour laquelle tu as intégré le master entrepreneuriat de l’IAE Bordeaux ?

« S’il y a des jeunes qui ont des projets, il serait intéressant qu’ils fassent des études en relation avec ces projets. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est un plus. Par exemple, pour mon application mobile, ça m’a énormément handicapé de ne pas avoir les compétences techniques.

Donc si un étudiant sait exactement ce qu’il veut, il faut qu’il mette toutes les chances de son côté en suivant un cursus en adéquation avec ses objectifs. Néanmoins, dans le cas où l’étudiant ne sais pas exactement ce qu’il veut il devra accumuler des expériences de vie.

Moi, c’est plus l’entrepreneuriat en général qui m’intéresse, c’est pourquoi j’ai intégré le master entrepreneuriat. C’est plus l’idée de créer, d’impulser quelque chose en général qui m’intéresse car je pense que la personnalité, la vision d’un individu change avec le temps, et je ne souhaitais pas m’isoler dans un domaine d’activité car je suis assez polyvalent. J’ai donc testé beaucoup de choses qui, aujourd’hui, précisent beaucoup plus ce que je veux. »

Quel est ton avis sur le master entrepreneuriat de l’IAE Bordeaux ? Qu’est-ce que cette formation t’a apporté ?

« La formation est très intéressante et tout ce qu’on acquiert comme compétences est enrichissant. On se créée un réseau intéressant, les intervenants sont de qualité et nous enseignent beaucoup de notions concrètes.

Comme nous sommes dans une société où il y de plus en plus de start-ups qui se créent, elles ont besoin d’accompagnement, de personnes dotées de leadership et qui sont capables de les guider dans le management de projets et d’équipes. C’est donc un secteur en plein essor qui nécessite des profils polyvalents.

Néanmoins, je pense que la formation n’est pas suffisante pour devenir un entrepreneur « complet » car un entrepreneur doit savoir s’intéresser lui aussi à des sujets qui dépassent le cadre universitaire. Je pense que ce master est destiné aux personnes curieuses, ambitieuses et souhaitant entreprendre et peut-être moins à des profils qui attendent que l’IAE le fasse pour eux.

Cependant, la formation permet de baigner dans l’écosystème entrepreneurial bordelais qui est très riche. » 

En tant que vice-président d’IBC, qu’est-ce que ce poste en Junior-Entreprise t’a apporté en termes de compétences et d’expériences ?

« Au-delà même du poste de vice-président, IAE Bordeaux Consulting est une expérience unique. En termes de compétences, IBC c’est un premier pas vers la gestion d’entreprise, une vision et un plan d’action, une mise en œuvre à travers des stratégies et une gestion humaine à travers différents pôles. C’est également une belle aventure humaine, des formations en suppléments des cours, des rencontres régionales et nationales et des opportunités d’emplois.

Pour l’entrepreneuriat, c’est juste une superbe expérience qui m’a permis d’améliorer mes processus dans mon business personnel et d’y mettre des indicateurs. Mais aussi une très belle aventure humaine lorsque l’on est étudiant.

Il a eu un travail magnifique fait par l’ancien mandat d’IBC qui, aujourd’hui, nous permet d’avoir une stratégie plus souple et durable. Je remercie donc Antoine, Pierre-Louis, Lucille, Quentin, Thomas et Estelle pour leur travail remarquable.

Et je remercie d’ailleurs aussi tout notre nouveau mandat, d’être la meilleure équipe qu’une Junior-Entreprise puisse espérer. »

Un conseil pour les étudiants qui ont des projets mais qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

« Je pense qu’il n’est jamais trop tôt pour se lancer, pour tenter des choses. C’est aussi simple que ça, : il faut agir, ce n’est pas en espérant que les objectifs vont se réaliser.

Il ne faut pas compter sur « la chance » ou « le moment parfait » pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Ce que je veux dire par là, c’est que se lancer, c’est au minimum avoir une vision et une stratégie à court, moyen et/ou à long terme pour réussir à atteindre ses objectifs.

Cela marque simplement la volonté de fer de l’entrepreneur. Comme le dit la citation de Confucius : « La vie de l’homme dépend de sa volonté, sans volonté elle serait abandonnée au hasard ».

Attendre sur une quelconque aide ou quelque chose d’extérieur à soi-même pour commencer est une pure utopie. Bien sûr, il y a ceux qui ont énormément de chances dans les projets qu’ils entreprennent, mais je suis d’avis que la chance se provoque. Attendre que les choses viennent à toi de façon passive ne te rend pas acteur de ton changement mais spectateur du jeu de hasard de la vie.

Donc si j’ai un conseil à donner c’est d’avoir de la volonté, de la persévérance et de ne pas avoir peur de l’échec. Tout le monde est capable d’entreprendre. »

Ainsi, si vous êtes porteur de projets lancez-vous ! Pour recueillir l’avis de grands entrepreneurs bordelais, nous vous invitons à consulter notre article « Les clés de l’aventure entrepreneuriale » portant sur une conférence réalisée par IAE Bordeaux Consulting en compagnie des créateurs de Monsieur Tee-Shirt, Yego, Wanted Community et d’un coach en start-up de Technowest.


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